D’une filière en géographie à une carrière de cartographe !

Choisir un parcours en géographie n’est pas très courant à Madagascar. Abby*, une femme malgache passionnée de voyage, a décidé d’étudier la géographie. Retour sur le parcours d’une cartographe dans la Grande île.

Une passion pour la géographie

Polyvalente, à la fois douée dans les matières scientifiques et dans les disciplines littéraires, Abby obtient son Baccalauréat en 2010 et participe au concours d’entrée dans la filière Géographie, à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, à l’université d’Ankatso. Elle est admise, et y commence ainsi son cursus universitaire.

Comme l’université d’Ankatso est une université publique, l’étudiant ne paie pas d’écolage. Toutefois, des frais d’inscription doivent être payés, dont 17 000 Ariary de frais d’inscription administrative et 90 000 Ariary de frais pédagogique.

D’autre part, chaque étudiant perçoit une bourse mensuelle de 30 000 Ariary.

« J’ai choisi la filière Géographie car je voulais voyager et travailler dans des parcs nationaux : Ankarafantsika ou Ranomafana. J’étais vraiment intéressée par tout ce qui concernait la nature. Cependant, durant mes études, j’ai découvert qu’en fait la géographie était une filière multi-disciplinaire »,

a-t-elle raconté.

Abby avait particulièrement apprécié la cartographie et le Système d’information géographique (SIG). Ce sont d’ailleurs ceux qui rendent le géographe spécial, a-t-elle renchéri.

Son cursus a duré quatre ans et lui a permis de décrocher son diplôme de Maitrise, en 2014.

« J’ai beaucoup aimé car je me suis vraiment sentie utile dans mon travail, et en plus je pouvais aider les autres »,

a-t-elle affirmé.

Plus tard, son amour pour la cartographie et le SIG lui permet de décrocher son premier travail en CDD, au sein d’une organisation privée.

Des difficultés à trouver du travail

Après son premier CDD, Abby a eu du mal à trouver du travail. En effet, trouver des débouchés en cartographie n’est pas des plus faciles. Toujours en 2014, elle décide donc de se tourner vers les call-centers, grand vivier de débouchés depuis plusieurs décennies maintenant dans la Grande île.

« J’ai même investi dans des formations payantes, mais parler n’est pas trop mon truc. J’ai donc abandonné »,

raconte-t-elle.

En 2015, elle trouve un poste en tant que rédacteur web. Toutefois, elle manque un peu de confiance en elle et préfère attendre une formation pour s’y lancer.

Entre stabilité et vie de famille

A partir de 2016, Abby enchaîne les postes, à la recherche de stabilité. Elle devient stagiaire en suivi-évaluation de projet au sein d’une ONG. En 2017, elle postule à un travail de cartographe au sein d’une institution publique et se fait recruter pour un CDD d’un an. En 2019, elle devient metteur en page au sein d’un atelier privé.

Enfin, en 2020, elle décide de prendre une pause pour se consacrer à la vie de famille et de prendre soin de ses enfants. Toutefois, elle fait de la saisie informatique à domicile pour compléter ses revenus et celles de son conjoint.

Décollage d’une carrière en cartographie

En juillet 2021, Abby trouve enfin le poste de ses rêves au sein d’une organisation privée internationale de renom dans la Grande île. Elle y travaille pendant un an et demi, et se fait embaucher dans une autre organisation privée internationale en novembre 2022, pour le même poste.

D’autre part, Abby continue son travail en freelance en tant que rédactrice web pour arrondir ses revenus en fin de mois, mais également pour nourrir sa passion pour l’écriture.

*Pour des raisons d’anonymisation, Nous utiliserons des noms générés aléatoirement dans les articles.