Passionné de philosophie et de politique, *Anicet a travaillé en tant que salarié dans plusieurs entreprises. Par suite des mauvais traitements au sein de sa dernière entreprise, il a décidé de monter son entreprise : un cabinet de formation et de recrutement, qui tourne depuis plus de 5 ans maintenant.
Un parcours tout tracé… ou pas
Issu d’une famille modeste, Anicet étudie pendant toute sa scolarité au sein de l’établissement Saint-Joseph Mahamasina, où il passera plusieurs années, de la préscolaire au lycée. Il sera en série scientifique, et obtiendra son Bacc en 2003.
Pour ses parents, sa carrière est une évidence : il deviendra avocat ou juge, le rêve de tous les parents de l’époque à Madagascar, et devra faire des études supérieures en droit et en français. L’université d’Ankatso étant la référence à l’époque, il suit donc les conseils de la famille et décide d’y entreprendre les concours, au sein de la Faculté de Droit, d’Economie-Gestion et des Sciences sociales, mais également au sein de la Faculté des Lettres. Il est admis, et commence à étudier.
Malheureusement, il ne réussit pas à passer la deuxième année, pour les deux mentions, et décide de prendre deux années sabbatiques, de 2004 à 2006.
Il revient sur les bancs de l’université en 2006, mais opte cette fois-ci pour la CNTEMAD (Centre National de Télé-enseignement de Madagascar), où il décide de refaire du Droit et de la Philosophie.
A l’époque, un livre coûtait 25 000 Ariary, au CNTEMAD.
« Nous avions besoin de 10 livres par an. Pour aider mes parents, j’ai décidé d’entreprendre des petits boulots »,
raconte Anicet.
Le jeune homme accumule ainsi les animations de vente en tant que Père-Noël et vendeurs au sein des marchés et des grandes surfaces.
Il arrête ainsi ses études en philosophie, car il n’arrive plus à suivre, mais poursuit le Droit.
En 2009, alors qu’il est sur le point d’obtenir son diplôme de Licence en Droit, il décroche son premier poste au sein d’une organisation non gouvernementale, en tant que conseiller.
« C’était en pleine crise, donc je n’ai pas hésité à accepter car beaucoup de gens étaient au chômage, et j’avais eu la chance de trouver ce travail »,
affirme-t-il.
Vers la création du cabinet de recrutement
Après dix ans au sein de sa première entreprise, Anicet décroche un travail en tant que conseiller, également, au sein d’une grande entreprise de renom. Il est fier de décrocher ce travail et s’y adonne à fond, malgré les mauvais traitements et le non-respect du Code du travail, qui est flagrant au sein de l’entreprise.
En 2017, Anicet est licencié, sans avertissement, par suite de motifs douteux, qui le laisseront penser que quelqu’un a voulu « saboter sa carrière ». Toutefois, il décide d’accepter son sort.
« Je n’avais plus rien. Je me suis retrouvé sans le sou du jour au lendemain. Et c’est de là qu’est né mon idée de monter mon cabinet de recrutement, car je voulais aider les jeunes en quête d’emploi à trouver une entreprise où ils seraient bien traités, et où ils ne risqueront pas de se retrouver injustement à la rue un jour, comme cela m’est arrivé »,
témoigne-t-il.
Son cabinet voit donc officiellement le jour.
7 ans dans l’entrepreneuriat
Avec beaucoup de hauts et de bas, le cabinet d’Anicet a réussi à survivre jusqu’à présent. Mis à part le recrutement, le cabinet donne également des formations, et fournit des services en coaching et en encadrement. Ils font également du placement en entreprise.
Les trois premières années, mais également la crise liée à la pandémie de la Covid-19 en 2020, ont été les plus difficiles. Cependant, aujourd’hui, l’entreprise d’Anicet est en bonne santé, et en est à sa septième année.
« J’ai toujours aimé aider les gens. J’ai réalisé que grâce à cette entreprise, je peux enfin faire ce que j’aime le plus. Voir des gens que j’ai aidé réussir et s’épanouir est une de mes plus grandes sources de satisfaction »,
conclut-il.