Cela fait 13 ans que Ravo*, un jeune homme de 35 ans, met ses compétences en gestion au service de son pays. Mais plus encore, il a décidé d’entreprendre, ce qui a encore plus renforcé ses compétences.
Une belle formation
Né de parents malgaches qui ont eu un penchant pour le français, dès sa première année de formation en préscolaire, Ravo est inscrit à l’école privée Papoose, une école d’expression française localisée à Itaosy. Il y poursuit ses années jusqu’au collège. Puis, au lycée, ses parents l’intègrent à Saint-Michel Amparibe. Après avoir décroché son diplôme en série scientifique, il entreprend un concours d’entrée en Gestion, une filière très tendance à l’époque, à Madagascar, à l’Institut Supérieur de Technologie d’Antananarivo (IST-T). Il y est admis, et y commence son cursus universitaire.
De la Licence au Master II, dans l’ensemble, le cursus universitaire à l’IST-T coûtait à l’époque dans les 7 à 8 millions d’Ariary. Les frais pour les première et deuxième années ont coûté environ 1 400 000 Ariary par an. Après cela, deux ans d’expérience professionnelle sont obligatoires, suivis d’un master de trois ans. Au total, ce dernier parcours a coûté entre trois et quatre millions d’Ariary.
Comme tous les étudiants de l’IST-T, Ravo a dû suivre les conditions de l’établissement et a commencé à faire des stages en entreprises dès la première année. C’est ainsi qu’il découvre les bases de la finance au sein d’une agence de microfinance, en 2008.
« J’ai acquis ma première expérience professionnelle au sein de cette institution financière. Cela m’a permis de découvrir différentes régions de Madagascar, en m’occupant des portefeuilles de clients PME de diverses institutions financières »,
raconte-t-il.
C’est d’ailleurs cette expérience qui lui fait comprendre que ces genres d’institution le passionnent. Il refait un stage au sein de la même institution, en 2009, puis décroche un stage au sein d’une grande banque nationale, en 2010, avant de s’y faire embaucher.
10 ans au sein de la banque
La banque remarque rapidement les capacités, le dévouement mais également la passion que Ravo développe pour son travail. A l’époque gestionnaire, il est promu directeur d’agence, 2 ans plus tard, au sein d’une agence tananarivienne, puis, 2 ans après, pour une agence en Province où il est affecté avec sa famille, un an après son mariage et la naissance de sa fille.
Il travaille donc en Province jusqu’en 2020 où, suite à la Covid-19, des problèmes ont lieu au sein de son entreprise, l’obligeant à revenir à Antananarivo, en plein confinement.
Entre-temps, sa demande d’augmentation, après 10 ans de service au sein de la banque, est refusée. Se sentant peu valorisé et considéré, et déjà suite aux problèmes au sein de l’institution, Ravo décidé de démissionner, trois mois après son retour dans la Capitale. Alors que la Covid-19 fait des ravages, il trouve une opportunité.
Une opportunité dans le secteur médical
En pleine dépression après sa démission, Ravo était en train de se connecter sur Facebook, chez lui, quand un ami lui parle d’un projet de collaboration pour la gestion d’un centre médical. En effet, toujours en temps de Covid-19, les hôpitaux sont de plus en plus saturés, alors que les malades affluent. Son ami est alors à la recherche de maisons pouvant ainsi servir de centres pour accueillir les malades.
Ravo en parle ainsi à ses parents et, avec l’aide financière de ces derniers, mais aussi ses économies, ils décident de louer une maison en centre-ville, pouvant servir de centre d’accueil des covidés. Après avoir obtenu l’autorisation des autorités étatiques, le centre ouvre officiellement ses portes en mai 2020. Le jeune homme se retrouve ainsi à la tête du centre médical, avec son ami et sa mère, qui deviennent ses associés.
Cap vers l’entrepreneuriat
Cela fait maintenant 3 ans que le centre médical de Ravo a vu le jour. Aujourd’hui, il s’occupe essentiellement de la comptabilité, de la gestion des ressources humaines et des réseaux sociaux de l’établissement.
« J’ai associé la gestion à mes nouvelles activités, mais j’ai aussi dû apprendre de nouvelles choses, car ce que j’ai appris en 2008 n’est plus assez à l’ère actuelle. J’ai donc suivi des formations en marketing digital, notamment en community management, et également en entrepreneuriat. Ce dernier se combine beaucoup à la gestion et au management, j’adore ! »,
témoigne Ravo.
Le centre s’est fait une réputation dans la Capitale, et fait actuellement partie des centres à collaborer avec les médecins étrangers dans la fécondation in-vitro.
*Pour des raisons d’anonymisation, Nous utiliserons des noms générés aléatoirement dans les articles