Andrianina, une jeune Malgache de 23 ans, entame aujourd’hui un Master en droit social à l’Université de Rouen Normandie en France. En plein dans ses études, elle nous raconte son parcours depuis Madagascar et la manière dont elle gère sa vie universitaire.
D’une école à une autre…
En raison du travail de ses parents, Andrianina a dû passer par plusieurs écoles à Madagascar avant de s’envoler pour la France en 2016 pour y terminer son lycée. Là-bas, elle obtient un bac scientifique, option Science de la Vie et de la Terre. Malgré des changements souvent brusques, elle finit par s’y habituer.
« Au début, c’était dur vu que j’étais timide, mais après, j’ai pris l’habitude. Je savais que je ne devais pas attendre qu’on fasse le premier pas avec moi, mais que je vais approcher les autres. Mais le plus difficile, c’était de passer d’un lycée malgache (Même si c’était homologué français) à un lycée français parce que la mentalité n’est pas du tout pareille. » Raconte-t-elle
La naissance d’une passion pour le Droit
Avec un bac scientifique, devenir médecin était son objectif de départ. Cependant, elle s’est rendue compte que cette filière ne lui correspondait pas. En effet, celle-ci s’est découvert une passion pour le droit.
“Pendant cette période, j’avais l’impression que c’était une corvée pour moi d’aller au lycée puisque finalement les matières scientifiques ne me plaisaient pas tellement. Mais pour me détendre, j’aimais trop rester à pas d’heures devant des documentaires d’enquêtes genre « crimes » « faites entrer l’accusé » et j’étais de plus en plus attirée par le fait de devenir avocate, ou juge d’instruction. Du coup, j’ai décidé de faire du droit ” Confie-t-elle
Une vie universitaire pas toujours facile
Le bac obtenu en 2018, elle rentre ses vœux de Parcoursup et a été acceptée en Licence 1 de Droit à Paris Descartes. Selon elle, la pression venant de certains professeurs était surtout le plus dur à surmonter. Ils ont tendance à mettre les étudiants en perpétuelle compétition. Cela peut parfois être très pesant, mais fait partie, d’une manière ou d’une autre, de la vie universitaire.
« Je me souviens qu’à la rentrée de 1ʳᵉ année le prof avait dit « regardez bien à gauche et à droite de vous parce qu’il est fort probable que vous ne verrez plus votre voisin au second semestre. Et généralement, c’est toujours la personne la plus belle qui va rater » Raconte-t-elle
Tout allait quand même bien pour l’étudiante jusqu’en licence 3 où elle vécut son premier échec universitaire…
« J’avais raté ma L3 à 9,7. Je n’ai pas voulu refaire ma 3e année là-bas, donc j’ai carrément changé de ville. J’ai quitté Paris pour Rouen Normandie et j’ai refait ma L3 à l’Université de Rouen Normandie en distanciel » Affirme-t-elle avec humilité
Allier études en droit et boulot à temps partiel
Une étudiante en droit vendeuse en optique
Comme beaucoup d’étudiants de son âge, la soif d’une indépendance financière la submergeait. C’est la raison pour laquelle elle décide en 2021 de chercher un travail à temps partiel en parallèle avec ses études. Même s’il s’agit d’un domaine différent, elle s’y plait jusqu’à présent.
” Je travaille à temps partiel en tant que vendeuse en optique. Je travaille 3 jours/semaines (dont 1 jour le samedi). Et en gros, je fais tout ce qui concerne les lunettes. Au début, c’était compliqué et, justement, je devais faire une formation complète dans l’optique parce que de base, ce n’est pas du tout mon domaine. Mais là ça va faire bientôt un an que je le fais, et je commence à tout maîtriser”
Elle enchaine :
” Vu que travailler à côté de ses études, c’est déjà compliqué et fatigant, j’ai voulu prendre un travail où je suis à l’aise et qui me plait bien. Et c’était vraiment une bénédiction pour moi d’avoir trouvé ce travail parce qu’il correspondait à tous mes critères de recherche.”
Un service en maison d’arrêt
Pendant 8 mois, elle effectuait également un service en maison d’arrêt pour tester le pénal. Très enrichissant et plaisant selon elle, mais ne correspondait pas forcément à ce qu’elle recherchait à faire plus tard.
“J’étais affectée au bureau de gestion des détenus où je réceptionnais les courriers internes des détenus puis je les envoyais aux divisions concernées (genre infirmerie, direction, etc.) Je faisais aussi passer un test aux nouveaux arrivants pour détecter l’analphabétisme en milieu carcéral. Et selon les niveaux, on les inscrivait dans des classes à l’intérieur de la prison même. J’avais bien aimé, mais je ne me voyais pas faire ça toute ma vie. Donc, je me suis spécialisée en droit social en Master” Explique Andrianina
Le droit social étant un alliage entre le droit du travail (droit collectif et individuel) et le droit de la sécurité sociale.
Un rêve en cours de réalisation
Ne regrettant aucunement ses choix, elle nous fait part de ses objectifs pour plus tard…
« Dans un futur proche, j’hésite entre avocat spécialisé en droit du travail et de la sécurité social ou juriste en entreprise. Et dans un futur lointain, après quelques années d’exercices, je voudrais bien passer les concours pour être magistrat. Je pense que c’est ça mon rêve » Conclut-elle