Silvius est un jeune malgache* qui vient de loin, et qui a finalement décidé de travailler dans son pays natal. Jeune homme, ce jeune homme aurait pu continuer de vivre à l’étranger et d’y construire sa carrière. Pourtant, par amour de sa patrie, il décide de revenir à Madagascar. D’une école de commerce en France à un poste de stratégiste digital à Madagascar, un parcours atypique !
Un parcours scolaire primaire et secondaire entre Madagascar et Kenya
Premier de sa fratrie, Silvius avait déjà un parcours tout tracé devant lui… à l’étranger. En effet, comme la plupart des parents malgaches, les parents du jeune garçon voulait qu’il continue ses études universitaires en France, et qu’il y construise sa vie. Depuis tout petit, ses parents se démènent pour faire de leur fils aîné une élite. C’est ainsi qu’il fait donc sa primaire à Madagascar, jusqu’en classe de CE2, dans une école d’expression française privée.
Après cela, sa famille déménage à Nairobi, au Kenya, ou il est resté jusqu’en classe de sixième. Il retourne à Madagascar pour poursuivre la cinquième jusqu’à la Terminale, en étudiant au Collège de France puis au Lycée Français d’Antananarivo.
« J’ai fait un baccalauréat ES, étant plutôt attiré par les sujets économiques et sociaux plutôt que par les disciplines scientifiques »,
raconte-t-il.
Un parcours académique supérieur en France
En 2011, le jeune universitaire s’envole pour Paris, en France, où il fera une prépa HEC à l’ENC Bessières à Paris, et ensuite suivra un parcours en commerce au Paris School of Business. Il fera une spécialisation en finance d’entreprise et finance de marché et décrochera un Master II.
Dans le but d’acquérir des expériences professionnelles dès le début de ses études académiques, et aussi afin de mettre toutes les chances de son côté, le jeune homme ne ménage pas ses efforts. Parallèlement à ses études, il fait un stage chez Darty en tant vendeur en deuxième année, ainsi qu’un stage en tant qu’analyste financier chez Total durant ses années de Master.
« Je travaille depuis que j’ai 18 ans. J’étais pompiste, le weekend, dans une station Total, pendant mes années étudiantes. Ça a duré 4 ans environ. Mon premier “vrai” travail, c’était un job d’analyste chez Total, j’y suis resté 3 ans »,
raconte-t-il.
Un retour pour entreprendre dans la Grande île
Après plusieurs mois de réflexion sur ce qu’il voudrait vraiment faire, Silvius retourne à Madagascar en 2016, avec l’espoir de trouver un travail, d’abord, et de monter son entreprise, ensuite.
« J’ai d’abord travaillé en tant que « Business developer » dans un call-center pour apprendre, parce que c’était ma première expérience pro à Madagascar. Après deux ans, j’ai décidé de créer une agence qui se spécialise dans les métiers du digital. Une espèce de « one stop shop » où on retrouverait l’ensemble des métiers de la chaîne de valeur »,
enchaîne-t-il.
L’entrepreneuriat est un parcours semé d’embûches. Deux ans après la fondation de son agence, le jeune homme se retrouve confronté à des grosses difficultés financières, suite à la crise sanitaire liée à la Covid-19. Après trois mois à essayer de renflouer les caisses, son équipe et lui décident finalement d’arrêter.
« C’était une période vraiment difficile pour moi. J’avais fait une dépression pendant plusieurs semaines. Je me demandais si j’avais fait le mauvais choix, si je n’aurais pas dû rester en France, ce que j’allais faire de ma vie… Comment subvenir au besoin de ma femme et de mon enfant… »,
raconte-t-il.
En effet, entre temps, peu de temps après son retour à Madagascar, il s’était marié et avait eu un enfant.
Dans cette période compliquée, alors qu’il ne semblait pas encore voir le bout du tunnel, un appel chamboule la vie du jeune entrepreneur.
Une offre dans la stratégie digitale à Madagascar
Juste un peu avant la fin de l’année 2020, alors qu’il déprime encore dans son lit et que c’est sa femme qui subvient aux besoins du ménage, Silvius reçoit un appel d’une grosse entreprise de « divertissement » à Madagascar. Intéressé, il se rend dans les locaux de l’entreprise pour discuter avec le gérant. Celui-ci est rapidement séduit par le parcours, mais surtout l’intelligence du jeune homme, et décide de l’embaucher directement.
« Je suis en charge de la stratégie digitale. Pas simple de repasser dans le salariat, mais après presque deux ans maintenant, pas de regrets! »,
affirme-t-il, le sourire aux lèvres.
Actuellement, Silvius est en train de recruter les membres de son équipe, et recherche activement son Content manager.
*Pour des raisons d’anonymisation, Nous utiliserons des noms générés aléatoirement dans les articles.